Le Bitcoin a enregistré une hausse significative lundi, atteignant un sommet de plus de 88 000 dollars, son niveau le plus élevé depuis fin mars. Cette remontée a surpris de nombreux traders qui avaient parié sur une baisse du cours. Selon CoinGlass, les positions courtes sur le Bitcoin liquidées ces dernières 24 heures dépassent les 97 millions de dollars, tandis que près de 180 millions de dollars en positions courtes sur l’ensemble des cryptomonnaies ont été clôturées durant la même période. Cette performance contraste fortement avec la tendance baissière des marchés boursiers américains : le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 ont tous chuté d’environ 3 % lundi. La situation actuelle démontre une certaine déconnexion entre les cryptomonnaies et les marchés traditionnels, le Bitcoin semblant de plus en plus jouer le rôle d’actif refuge face aux turbulences économiques et politiques. Cette volatilité est exacerbée par les récents propos du président américain Donald Trump, qui a violemment critiqué le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, le qualifiant publiquement de « perdant ». Trump reproche à Powell de ne pas avoir baissé les taux d’intérêt assez rapidement et menace même de le remplacer, une déclaration qui inquiète fortement les marchés et alimente l’incertitude économique déjà présente, notamment en raison des tensions commerciales accrues avec la Chine.

Cette divergence inhabituelle entre les performances du marché boursier traditionnel et du bitcoin survient alors que le président Donald Trump intensifie ses critiques à l’égard du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qu’il qualifie ouvertement de « Mr. Trop tard. En réaction à ces tensions et à la politique tarifaire agressive de Trump, l’indice du dollar américain (DXY) a reculé à son plus bas niveau depuis février 2022. Cette faiblesse du dollar pousse les investisseurs vers des actifs alternatifs jugés plus sûrs, tels que l’or et le Bitcoin. L’or a ainsi atteint un nouveau record historique à 3 442 dollars l’once, tandis que le Bitcoin confirme son rôle d’actif alternatif, indépendant des turbulences des marchés traditionnels. Assistons-nous enfin à la fin de la corrélation entre actions technologiques et cryptomonnaies? L’action du début de la semaine pourrait nous porter le à croire.

La possibilité que le président Trump renvoie le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, constitue une menace sérieuse pour l’économie américaine, mais pourrait paradoxalement profiter au Bitcoin. Une telle décision, sans précédent depuis que la Fed est devenue indépendante en 1951, risquerait de créer une crise politique et économique majeure aux États-Unis. Selon plusieurs analystes, cela entraînerait une chute brutale des marchés financiers traditionnels tels que les obligations et le dollar américain, tout en renforçant l’attrait du Bitcoin en tant qu’actif alternatif indépendant. Juan Leon, stratège chez Bitwise, estime que le licenciement de Powell serait catastrophique pour la confiance placée dans la stabilité du système économique américain. Cette situation, cependant, rendrait les actifs alternatifs comme le Bitcoin particulièrement attractifs, car ils sont perçus comme à l’abri des interventions politiques directes. À l’image de l’or, qui a récemment atteint des sommets historiques en raison des turbulences économiques mondiales causées par les politiques commerciales agressives de Trump, le Bitcoin pourrait ainsi bénéficier d’un effet refuge similaire à moyen terme. Matthew Sigel, expert en actifs numériques chez VanEck, partage cet avis, affirmant qu’un tel événement minerait la confiance dans les institutions américaines et rapprocherait les États-Unis des dynamiques observées généralement dans les économies émergentes. Cette perte de confiance pourrait inciter les investisseurs à privilégier la stabilité offerte par une monnaie numérique au fonctionnement apolitique comme le Bitcoin, dont l’offre est limitée et immuable.

Les fonds négociés en bourse (FNB) américains basés sur le Bitcoin ont enregistré lundi des entrées nettes record de 381,4 millions de dollars, leur plus forte augmentation quotidienne depuis le 30 janvier. Ce mouvement majeur survient alors que le Bitcoin maintient une stabilité remarquable face aux fortes turbulences observées sur les marchés financiers traditionnels et à la baisse du dollar américain. Parmi ces fonds, le FNB ARKB, géré conjointement par Ark et 21Shares, a attiré la plus grande part des investissements avec 116,1 millions de dollars. Il est suivi par le FBTC de Fidelity avec 87,6 millions, et le BITB de Bitwise avec 45,1 millions. Le fonds IBIT de BlackRock, plus important FNB Bitcoin américain par actif net, a pour sa part enregistré 41,6 millions de dollars d’afflux.

Le nouveau président de la SEC, Paul Atkins, aura à examiner plus de 70 demandes de fonds négociés en bourse (FNB) liés aux cryptomonnaies, dès sa prise de fonction. Ces demandes concernent des actifs variés, allant des cryptomonnaies établies comme Solana ou XRP, jusqu’à des cryptos humoristiques telles que Dogecoin, Pengu ou même une monnaie liée à Melania Trump. Paul Atkins, récemment confirmé par le Sénat américain à la tête de la SEC, est perçu comme plus favorable à la dérégulation que son prédécesseur, Gary Gensler. Ce dernier avait autorisé l’an dernier les premiers FNB américains basés sur le Bitcoin et l’Ethereum, créant un précédent important, mais soulevant également des interrogations sur le statut réglementaire d’autres cryptomonnaies. Bien que la SEC ait déjà précisé, sous la direction temporaire de Mark Uyeda, que les « meme coins » n’étaient généralement pas considérés comme des titres financiers, la question demeure quant à leur éligibilité comme actifs sous-jacents pour des produits financiers cotés à Wall Street. De plus, Atkins devra déterminer si d’autres cryptomonnaies importantes, telles que XRP ou Solana, peuvent être traitées comme des commodités et ainsi bénéficier d’un traitement similaire à celui du Bitcoin ou de l’or. Concernant spécifiquement les FNB liés au XRP, la SEC peut repousser sa décision finale jusqu’à la mi-octobre, ce qui laisse à Atkins une marge de manœuvre pour établir une position claire. Les prochains mois promettent donc d’être déterminants pour le secteur crypto, alors que la SEC clarifiera progressivement son approche sous une nouvelle direction.

La société américaine Strategy, anciennement connue sous le nom de MicroStrategy, continue de renforcer considérablement ses réserves en Bitcoin. La semaine dernière, elle a acquis 6 500 bitcoins supplémentaires pour un montant total de 556 millions de dollars, portant ainsi ses avoirs totaux à 538 000 bitcoins, évalués désormais à environ 47,2 milliards de dollars, grâce à la hausse récente du cours de la cryptomonnaie au-delà des 88 000 dollars. Cette opération a été financée grâce aux fonds levés lors de deux émissions récentes d’actions : 548 millions de dollars issus de la vente d’actions ordinaires de catégorie A et 8 millions provenant d’actions préférentielles perpétuelles appelées « STRK ». Malgré l’incertitude liée à la guerre commerciale initiée par le président Trump, qui affecte négativement les marchés financiers traditionnels, Strategy reste fidèle à sa stratégie d’achat régulier de Bitcoin. Les montants investis par Strategy ces dernières semaines ont varié considérablement : après avoir acheté pour 11 millions de dollars en Bitcoin à la mi-mars, l’entreprise a réalisé une acquisition massive de 1,9 milliard de dollars seulement deux semaines plus tard. Le cofondateur de Strategy, Michael Saylor, souligne que l’entreprise n’est plus une option marginale pour investir indirectement dans le Bitcoin. Selon lui, environ 13 000 institutions détiennent directement des actions de Strategy, auxquelles s’ajoutent plus de 814 000 investisseurs particuliers. À cela s’ajoutent indirectement 55 millions d’investisseurs via divers fonds communs, FNB et fonds de pension. Depuis décembre dernier, Strategy est intégrée au prestigieux indice Nasdaq 100, aux côtés de géants technologiques comme Apple ou Meta, bien que son entrée éventuelle dans le S&P 500 soit encore freinée par son manque de rentabilité régulière.

Coinbase, l’une des principales plateformes américaines de cryptomonnaies cotée en bourse, envisage actuellement de demander une licence bancaire fédérale aux États-Unis. Cette démarche s’inscrit dans une tendance plus large des sociétés crypto qui souhaitent s’intégrer davantage au système financier traditionnel. Bien qu’aucune décision officielle n’ait encore été prise, Coinbase confirme réfléchir activement à cette possibilité, aux côtés d’autres grandes entreprises du secteur telles que Circle, Paxos et BitGo. Obtenir une charte bancaire permettrait à Coinbase d’offrir des services semblables à ceux d’une banque classique, tels que la prise de dépôts ou l’octroi de prêts. Toutefois, une telle licence implique aussi un contrôle réglementaire plus strict et des obligations de reporting accrues. L’exemple récent d’Anchorage Digital, une société crypto déjà titulaire d’une licence bancaire fédérale et actuellement sous enquête par les autorités américaines, illustre bien les défis réglementaires associés à ce statut.

La ville de Panama vient d’adopter une mesure permettant à ses habitants de payer certaines dépenses publiques en cryptomonnaies, telles que le Bitcoin, l’Ethereum ou encore des stablecoins comme l’USDC et le Tether. Cette initiative, annoncée par le maire Mayer Mizrachi, concerne principalement les paiements liés aux taxes, aux amendes, aux permis et aux autres frais administratifs locaux. Contrairement aux tentatives précédentes nécessitant des changements législatifs complexes, la ville a trouvé une approche simplifiée qui ne requiert pas de nouvelle loi spécifique. Pour gérer concrètement ces paiements en cryptomonnaies, la municipalité travaillera en collaboration avec des banques capables de réceptionner ces actifs numériques et de les convertir ensuite en monnaie fiduciaire. Cette initiative à Panama reflète une tendance plus large d’adoption des cryptomonnaies à l’échelle internationale. El Salvador et la République centrafricaine ont déjà officiellement reconnu le Bitcoin comme monnaie légale. D’autres pays comme les Fidji ou les Tonga envisagent des démarches similaires, tandis qu’en Suisse, plusieurs régions acceptent déjà les paiements en Bitcoin pour certains services publics.

Les mineurs de Bitcoin traversent une période difficile et vendent de plus en plus de leurs réserves pour maintenir leurs activités à flot, selon un rapport de CryptoQuant. La semaine dernière, alors que le cours du Bitcoin est passé sous les 80 000 dollars, les mineurs ont vendu près de 15 000 BTC en une seule journée (le 7 avril), soit l’équivalent d’environ 1,12 milliard de dollars, représentant la troisième plus importante sortie journalière de l’année. Cette pression s’explique par une combinaison de facteurs défavorables : la volatilité accrue des marchés, en partie causée par les annonces imprévisibles du président Trump sur les tarifs douaniers, pèse sur la confiance des investisseurs. En parallèle, les revenus des mineurs sont affectés non seulement par la baisse du prix du Bitcoin, mais aussi par la diminution des frais de transaction et une difficulté de minage historique, qui entraîne une hausse significative des coûts d’exploitation. CryptoQuant note que la marge moyenne des mineurs est tombée de 53 % en janvier à seulement 33 % aujourd’hui. Bien que le Bitcoin ait atteint un sommet de près de 109 000 dollars avant l’investiture de Trump, il peine désormais à dépasser les 90 000 dollars.

Le Bitcoin se heurte actuellement à une zone de résistance technique située au-dessus des 88 000 dollars, un seuil décisif qui pourrait influencer la suite de sa trajectoire. Cette zone critique comprend notamment la moyenne mobile simple sur 200 jours, positionnée à 88 356 dollars, un indicateur largement suivi pour évaluer la tendance à long terme. Un passage au-dessus de ce niveau serait interprété comme un signal haussier. Ce niveau coïncide également avec la limite supérieure du nuage Ichimoku, un outil d’analyse technique qui mesure les niveaux de support, de résistance et la dynamique du marché. Un franchissement de ce nuage renforcerait encore davantage les signaux haussiers. Enfin, la résistance est complétée par le sommet de 88 804 dollars atteint le 24 mars, qui avait marqué le début d’une correction vers les 75 000 dollars.

Pour l’instant, le rebond haussier est particulièrement encourageant, surtout dans le contexte des marchés traditionnels baissiers. La suite pourrait s’avérer particulièrement intéressante si les niveaux tout juste mentionnés sont brisés de façon franche.

Les Investissements Rivemont, gestionnaire du Fonds Rivemont crypto.

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