Lundi matin, les marchés financiers ont connu une hausse soudaine, stimulée par une rumeur selon laquelle le président Trump envisageait une suspension de 90 jours des droits de douane à l’échelle mondiale. Cette information, relayée par certains médias et massivement diffusée sur X (anciennement Twitter), a rapidement alimenté un optimisme général, faisant bondir à la fois les actions et les principales cryptomonnaies comme Bitcoin, Ethereum et XRP. Cependant, cet emballement s’est avéré de courte durée. Peu après, la Maison-Blanche a démenti catégoriquement l’information, qualifiant la nouvelle de « fake news ». Il est apparu que l’agence Reuters avait mal interprété les propos d’un conseiller économique de la Maison-Blanche, Kevin Hassett, tenus lors d’une entrevue à Fox News. Le message erroné, relayé par des comptes influents sur X tels que Zerohedge et Walter Bloomberg, a amplifié la confusion avant d’être rectifié. Cette vague de désinformation a provoqué une volatilité marquée. Le Bitcoin, par exemple, est passé brièvement de 76 000 $ à plus de 80 800 $ avant de retomber sous les 78 600 $. Au moment d’écrire ces lignes, le prix se situe tout juste au nord des 80 000 $.

Malgré la baisse de l’ensemble des marchés suite aux tarifs annoncés par Trump, le Bitcoin fait preuve d’une solidité remarquable malgré les turbulences provoquées récemment par les politiques tarifaires du président américain Donald Trump. Alors que ces mesures ont perturbé tant les marchés traditionnels que les actifs numériques, la performance actuelle du Bitcoin s’avère bien plus stable que lors de précédentes crises majeures. Les experts soulignent qu’historiquement, lors d’événements comme la crise du COVID-19 ou les hausses brutales des taux d’intérêt, la cryptomonnaie avait enregistré des chutes de 50 à 70 %. Or, cette fois-ci, la baisse reste contenue autour de 26 %, ce qui, selon eux, témoigne d’un soutien accru provenant d’investisseurs mieux capitalisés et plus résilients. Ils ajoutent que cette résistance relative du Bitcoin ne remet pas en cause son rôle de baromètre du risque sur les marchés. Au contraire, il s’inscrit désormais comme un actif numérique durable à long terme. Pour Bernstein, le Bitcoin peut être comparé à une forme de «gold probabiliste» à l’échelle du temps — une version de l’or plus liquide, mais aussi plus volatile.

La banque Standard Chartered estime que le Bitcoin pourrait devenir un outil de protection face aux risques économiques liés à l’escalade des tensions commerciales, notamment à cause d’un isolement croissant des États-Unis sur la scène internationale. Selon Geoffrey Kendrick, responsable mondial de la recherche sur les actifs numériques, l’incertitude géopolitique actuelle rend le dollar américain plus vulnérable, ce qui renforcerait l’attrait du Bitcoin comme valeur refuge. Malgré un recul temporaire du cours de la cryptomonnaie, passé sous les 80 000 $ au cours du week-end, Kendrick reste optimiste. Il identifie un seuil clé de soutien à 76 500 $ et note que le Bitcoin se maintient mieux que la majorité des grandes actions technologiques américaines (notamment celles du groupe « Mag7 »), à l’exception de Microsoft et Google. Cela renforcerait l’idée que le Bitcoin peut servir de baromètre de résilience face à des perturbations économiques majeures. Kendrick ajuste désormais sa lecture du marché, considérant le Bitcoin non seulement comme une couverture contre l’isolement américain en général, mais plus précisément contre les risques tarifaires. Il anticipe un rebond vers les 84 000 $ si les marchés traditionnels ne s’enfoncent pas davantage dans une phase de repli global. Il maintient aussi une perspective fortement haussière à long terme, avec des prévisions de prix allant jusqu’à 500 000 $ d’ici 2028.

L’investisseur milliardaire Ray Dalio alerte sur une crise bien plus profonde que de simples tensions commerciales. Selon lui, les récentes turbulences déclenchées par les politiques tarifaires agressives de Donald Trump ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Ce que l’on observe, c’est un effondrement progressif de l’ordre mondial établi, une situation inédite selon Dalio, qui évoque un basculement historique dans les équilibres géopolitiques, économiques et monétaires mondiaux. Dalio, fondateur de Bridgewater, le plus grand fonds spéculatif au monde, estime que les droits de douane sont le symptôme visible de cinq forces structurelles : l’accumulation excessive de dettes, les tensions internes dans les pays, la transformation des rapports de pouvoir géopolitique, les chocs naturels, et l’impact des technologies disruptives comme l’intelligence artificielle. Il considère notamment que le déséquilibre croissant entre les emprunteurs surendettés et les prêteurs déjà saturés d’obligations est à l’origine de tensions comme celles entre les États-Unis et la Chine.

Ces bouleversements se reflètent aussi sur les marchés financiers, où les cryptomonnaies réagissent jusqu’ici de manière similaire aux actions traditionnelles. Le récent repli du Bitcoin sous les 75 000 $, accompagné d’une chute globale du marché crypto de 7 %, témoigne selon Dalio d’un phénomène systémique : un effondrement simultané des piliers monétaires, politiques et commerciaux mondiaux. Cette corrélation croissante entre crypto et actifs à risque est aussi liée à la montée des taux obligataires américains, qui alimentent les craintes inflationnistes. Toutefois, certains signes laissent penser que le Bitcoin pourrait, à terme, se détacher des dynamiques classiques. Des analystes comme Matthew Sigel de VanEck notent que, malgré la hausse brutale des rendements obligataires, la réaction du Bitcoin est restée modérée, ce qui suggère une possible indépendance émergente vis-à-vis des actifs traditionnels. Cela pourrait renforcer l’idée du Bitcoin comme refuge alternatif face à l’instabilité du système financier actuel.

Lundi, les rendements des bons du Trésor ont fortement augmenté, signalant une baisse de la demande pour ces actifs généralement considérés comme refuges. Habituellement, une montée des rendements reflète soit une anticipation d’inflation, soit un besoin accru de liquidités. Selon plusieurs experts, cette hausse pourrait s’expliquer par une combinaison de facteurs, dont la peur de l’inflation liée aux nouvelles barrières douanières, ou encore la vente de bons du Trésor par des créanciers étrangers en guise de riposte. Le risque, selon certains analystes, serait que les partenaires commerciaux des États-Unis commencent à vendre massivement leurs obligations américaines en réponse à ces tensions, ce qui ferait grimper encore les rendements. Si l’inflation se révèle persistante, la Réserve fédérale pourrait se voir contrainte de maintenir une politique monétaire stricte, ce qui nuirait à tous les actifs risqués, y compris les cryptomonnaies. Cependant, certains signaux suggèrent un changement dans la dynamique de marché. Contrairement aux actions technologiques, le Bitcoin a réagi de manière relativement modérée à cette hausse des taux, ce qui alimente l’idée d’un possible découplage entre la crypto et les marchés traditionnels. Des figures du secteur, comme Matthew Sigel de VanEck, estiment que cette faible corrélation pourrait marquer le début d’une nouvelle phase où le Bitcoin suivrait sa propre trajectoire, moins influencée par les cycles économiques classiques.

L’avocat spécialisé en cryptomonnaies James Murphy affirme que le gouvernement américain pourrait connaître l’identité de Satoshi Nakamoto, le mystérieux créateur du Bitcoin. Pour faire la lumière sur cette affaire, il a déposé une plainte au titre du Freedom of Information Act (FOIA) contre le Département de la Sécurité intérieure (DHS). Ce recours vise à obtenir des documents pouvant confirmer qu’une rencontre aurait eu lieu en 2019 entre des agents fédéraux et l’inventeur du Bitcoin. Selon Murphy, un agent du DHS, Rana Saoud, aurait affirmé lors d’une conférence en 2019 que son équipe avait identifié et même interrogé Nakamoto en Californie. L’agent aurait décrit une entrevue au cours de laquelle plusieurs personnes étaient présentes, expliquant les motivations et le fonctionnement du projet Bitcoin. Si cette rencontre a effectivement eu lieu, Murphy soutient qu’il doit en exister des traces officielles, telles que des notes, des enregistrements ou de la correspondance. Dans sa requête, l’avocat demande également une copie de l’intervention publique de Saoud lors de cette conférence, ainsi que toute documentation associée à cette supposée entrevue. Il considère que ces éléments pourraient s’avérer essentiels, notamment à l’heure où les décideurs politiques débattent de l’adoption ou de l’investissement dans le Bitcoin. Bien que Murphy reconnaisse que l’agent ait pu se tromper, il est déterminé à aller jusqu’au bout pour élucider l’un des plus grands mystères du monde numérique. Cette initiative survient alors que d’autres tentatives d’identification de Nakamoto — dont la plus médiatisée impliquait Craig Wright, récemment débouté par un tribunal britannique — ont jusqu’à présent échoué ou été remises en question.

Teucrium Investment Advisors, une société basée au Vermont, s’apprête à lancer ce mardi le tout premier fonds négocié en bourse (FNB) basé sur le XRP aux États-Unis. Ce fonds, appelé Teucrium 2x Long Daily XRP FNB (XXRP), est un produit à effet de levier conçu pour refléter deux fois la performance journalière de la cryptomonnaie XRP, actuellement la quatrième plus importante par capitalisation boursière. Il sera coté sur la bourse NYSE Arca et comportera des distributions mensuelles, avec des frais de gestion de 1,85 %. Ce lancement marque une première dans le monde des FNB liés au XRP aux États-Unis. Fait étonnant souligné par des experts, ce produit à effet de levier précède même l’approbation d’un FNB au comptant (spot) basé sur le XRP, ce qui est inhabituel. Bien que plusieurs acteurs du marché, comme Grayscale, WisdomTree ou encore Bitwise, aient déjà déposé des demandes pour des FNB spot, celles-ci restent en cours d’examen par la SEC. La probabilité d’une approbation prochaine d’un FNB spot XRP s’est renforcée avec le règlement judiciaire entre Ripple Labs, l’entité derrière le XRP, et la SEC. Ripple a accepté de verser une amende réduite à 50 millions de dollars, mettant fin à un long litige sur le statut juridique du XRP. Selon certains analystes, cette résolution supprime un obstacle clé et place le XRP parmi les favoris pour une prochaine vague de FNB spot, aux côtés de Solana. Cependant, malgré un cadre réglementaire plus favorable, la demande pour un FNB spot basé sur le XRP reste incertaine. Des analystes soulignent que les FNB Ethereum n’ont pas suscité un fort engouement, et que de nombreux investisseurs institutionnels continuent de privilégier largement le Bitcoin.

Malgré la pression exercée récemment par les nouvelles politiques tarifaires du président Donald Trump, plusieurs analystes du secteur crypto restent optimistes quant à l’évolution du prix du Bitcoin. Des figures influentes de Bitwise, Standard Chartered et Pantera Capital maintiennent leur prévision d’un Bitcoin atteignant 200 000 $ d’ici la fin de l’année 2025, malgré la volatilité actuelle. Pour eux, les turbulences liées aux droits de douane ne sont qu’un épisode passager dans un contexte global favorable à long terme. Ryan Rasmussen, responsable de la recherche chez Bitwise, affirme que le marché est encore en train d’absorber les incertitudes récentes, mais que les bonnes nouvelles — comme la création d’une réserve de Bitcoin par la Maison-Blanche, les ajustements réglementaires et l’intérêt croissant des fonds souverains — finiront par faire effet lorsque la volatilité se dissipera. Il estime d’ailleurs que sans les craintes liées aux tarifs, le Bitcoin aurait déjà pu grimper jusqu’à 150 000 $. Geoff Kendrick, responsable mondial des actifs numériques chez Standard Chartered, partage cet optimisme en réitérant sa prévision de 200 000 $, soutenant que le Bitcoin demeure un gagnant à long terme. Du côté de Pantera Capital, Cosmo Jiang voit dans les tarifs de Trump une stratégie de négociation temporaire : une fois les tensions désamorcées, les marchés — y compris les cryptos — pourraient rebondir rapidement. Pour lui, le Bitcoin, souvent le premier à corriger lors de périodes d’incertitude, pourrait aussi être le premier à repartir à la hausse.

En parallèle, des experts comme Jess Houlgrave (Reown) rappellent que les actifs numériques les plus solides, comme le Bitcoin ou certaines applications DeFi bien établies, devraient mieux résister aux turbulences actuelles. Toutefois, des voix plus prudentes comme Arthur Hayes estiment que le Bitcoin doit rester au-dessus de 76 500 $ jusqu’au 15 avril, date limite pour les déclarations fiscales américaines, afin de conserver son élan haussier.

Les Investissements Rivemont, gestionnaire du Fonds Rivemont crypto.

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