Les cryptomonnaies ont fortement progressé lundi, suivant une tendance générale à la hausse des actifs risqués. Cette remontée est portée par l’espoir des investisseurs d’une atténuation des tarifs douaniers américains, après des indications positives venues de la Maison-Blanche et d’autres signaux économiques encourageants. Ces mouvements haussiers s’inscrivent dans un contexte où Bitcoin a retrouvé une valorisation autour de 87 350 $, en hausse de 2,2 % en 24 heures. Ethereum et Solana affichaient aussi de belles performances. Cette embellie s’explique par des données inflationnistes américaines légèrement meilleures que prévu, apaisant les craintes de stagflation liées aux mesures tarifaires imposées par Donald Trump. Malgré son soutien affiché à l’industrie crypto, avec notamment la création d’une réserve spéciale en Bitcoin, les marchés restent attentifs aux effets complexes de sa politique commerciale sur la croissance mondiale.

Techniquement parlant, cette hausse d’hier a permis de reprendre le bon côté de la moyenne mobile sur 200 jours, alors qu’elle servait de forte résistance jusque-là. Cela amène un nouveau vent d’optimisme sur le retour d’un marché haussier après un premier trimestre 2025 assez décevant dans l’industrie.

Coinbase, la principale plateforme américaine d’échange de cryptomonnaies, a également vu son titre augmenter de 7 %, atteignant 203 $. Les sociétés de minage de Bitcoin cotées en bourse ont suivi la même trajectoire : CleanSpark, spécialisée dans le minage bas carbone, a bondi de plus de 18 %, Riot Platforms a augmenté d’environ 10 %, et MARA Holdings a progressé de 18 %, confirmant l’élan positif global du secteur.

Les fonds négociés en bourse (FNB) américains sur le Bitcoin ont enregistré lundi leur septième journée consécutive d’entrées nettes, totalisant 84 millions de dollars pour cette seule journée. Ce revirement significatif intervient après plusieurs semaines de retraits massifs en février et début mars, indiquant un regain de confiance des investisseurs institutionnels envers le marché des cryptomonnaies. Selon l’analyste Rachael Lucas de BTC Markets, cette série positive est un signe encourageant d’un changement dans la perception du marché. Fidelity (FBTC) s’est particulièrement démarqué avec des entrées nettes de près de 83 millions de dollars, suivi par Bitwise (BITB) et BlackRock (IBIT), respectivement à 19,23 millions et 18 millions de dollars. En revanche, ARKB d’Ark et 21Shares a perdu 41 millions de dollars, tempérant quelque peu l’ampleur de ces flux positifs. Plus globalement, les FNB Bitcoin ont accumulé environ 860,6 millions de dollars d’entrées nettes sur la période de sept jours, portant le total cumulé à 36,13 milliards de dollars. Cette dynamique favorable s’explique principalement par des conditions macroéconomiques plus optimistes, notamment grâce à un assouplissement anticipé de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et aux récents commentaires de Trump en faveur de baisses de taux. Une approche réglementaire plus souple de la SEC et une récente victoire judiciaire du XRP ont également rassuré les marchés.

Malgré la corrélation récente évidente, Le responsable des actifs numériques chez BlackRock, Robert Mitchnick, critique l’idée répandue selon laquelle le Bitcoin serait intrinsèquement un actif risqué. Selon lui, cette réputation négative provient principalement du discours entretenu par l’industrie des cryptomonnaies elle-même, qui a souvent présenté le Bitcoin comme comparable à un actif boursier classique exposé aux fluctuations du marché. Dans une entrevue récente sur CNBC, Mitchnick a souligné que le Bitcoin possède des caractéristiques uniques – notamment son aspect mondial, sa rareté, son indépendance vis-à-vis des gouvernements et sa décentralisation – qui devraient en théorie lui permettre de se distinguer des actifs dits « risqués ». Il estime ainsi que l’industrie s’est auto-sabotée en renforçant la perception d’un Bitcoin sensible aux conditions économiques et aux risques liés à la conjoncture. Mitchnick réfute l’idée qu’un ralentissement économique sévère aurait nécessairement un impact négatif sur la valeur du Bitcoin. Il estime au contraire qu’une récession pourrait jouer en faveur de la cryptomonnaie, renforçant son rôle de « valeur refuge numérique ». Il rappelle d’ailleurs que malgré l’instabilité actuelle, le Bitcoin affiche toujours une hausse d’environ 15 % depuis novembre dernier, preuve selon lui de son potentiel sur le long terme.

Le Kentucky vient d’adopter une nouvelle loi, la « House Bill 701 », qui protège explicitement les droits des citoyens à détenir eux-mêmes leurs cryptomonnaies, notamment Bitcoin et Ethereum. Cette loi permet aux utilisateurs de conserver leurs actifs numériques dans des portefeuilles personnels sans interférence ni discrimination de la part des autorités locales, ce qui garantit une totale autonomie sur leurs fonds. La législation, approuvée unanimement par les deux chambres législatives du Kentucky, clarifie aussi le statut juridique des récompenses issues du minage ou du staking. Elle précise ainsi que ces récompenses ne peuvent pas être considérées comme des valeurs mobilières (securities). De plus, les opérations de nœuds blockchain et les activités de staking sont exemptées de la réglementation locale sur les transmissions monétaires. Le Kentucky examine également une autre proposition législative, la « House Bill 376 », visant à créer une réserve en cryptomonnaies pour l’État. Cette proposition permettrait à l’État d’investir jusqu’à 10 % de ses réserves excédentaires dans des actifs numériques présentant une capitalisation boursière supérieure à 750 milliards de dollars. Le Kentucky s’inscrit ainsi dans une tendance plus large aux États-Unis où plusieurs États cherchent à intégrer les cryptomonnaies dans leurs politiques financières. À l’heure actuelle, environ un tiers des États américains évaluent ou mettent en place des stratégies pour investir une partie de leurs fonds publics dans des actifs numériques. Parmi eux, l’Utah et le Nouveau-Mexique proposent des allocations allant jusqu’à 5 % dans des actifs numériques spécifiques. Toutefois, d’autres États comme le Montana ou la Pennsylvanie ont déjà rejeté des initiatives similaires.

Tether, l’émetteur majeur de stablecoins, est actuellement en discussions avec l’un des « Big Four », les quatre principaux cabinets d’audit internationaux (PwC, EY, Deloitte et KPMG), afin d’obtenir une vérification indépendante de ses réserves financières. Cette initiative intervient après des années de critiques quant au manque de transparence sur les actifs réels qui garantissent la valeur de son stablecoin, l’USDT. La société, désormais établie au Salvador, rencontre depuis longtemps des difficultés pour convaincre un grand cabinet d’audit international de certifier officiellement ses réserves. Paolo Ardoino, le PDG de Tether, a confirmé cette démarche auprès de Reuters, indiquant que les discussions étaient en cours avec l’un de ces cabinets reconnus mondialement. Actuellement, les actifs qui soutiennent Tether sont conservés par Cantor Fitzgerald, l’entreprise dirigée par le nouveau secrétaire au Commerce américain, Howard Lutnick. L’USDT, produit phare de Tether, demeure le stablecoin le plus utilisé sur les marchés crypto et se classe troisième cryptomonnaie par capitalisation, selon CoinGecko. Sa popularité provient notamment de sa capacité à faciliter les échanges rapides entre cryptoactifs sans passer par le système financier traditionnel.

La société Strategy, auparavant appelée MicroStrategy, a récemment dépassé les 500 000 bitcoins détenus, après avoir acheté 6 911 bitcoins supplémentaires la semaine dernière. Au total, l’entreprise possède désormais 506 137 bitcoins, valorisés à environ 44,2 milliards de dollars. En moyenne, ces acquisitions ont été réalisées à un prix de 84 500 dollars par bitcoin, légèrement supérieur à leurs achats précédents. Pour financer ces acquisitions, Strategy a vendu près de deux millions d’actions ordinaires de catégorie A, ce qui lui a permis de récolter environ 593 millions de dollars. Cette vente s’inscrit dans le cadre d’un programme d’émission d’actions lancé en octobre dernier, lequel permet encore à l’entreprise de vendre jusqu’à 3,57 milliards de dollars d’actions supplémentaires. Par ailleurs, la société a levé 1,1 million de dollars via la vente d’un nouveau produit financier, baptisé Strike (STRK), qui offre un dividende annuel cumulatif de 8 %, payable en espèces ou en actions.

Le marché du Bitcoin affiche des signaux de retour à la hausse après plusieurs mois difficiles, notamment grâce à l’indicateur appelé « Hash Ribbon » qui vient d’émettre son premier signal d’achat depuis huit mois. Cet outil, créé par Capriole Investments, analyse la rentabilité des mineurs via le taux de hachage et permet d’identifier la fin des périodes de « capitulation », quand les mineurs les moins rentables cessent leur activité. Le 24 mars, l’indicateur a officiellement confirmé la fin de cette phase de capitulation, déclenchant un signal qualifié de « macro haussier » par les analystes. Historiquement, ces signaux d’achat du Hash Ribbon précèdent souvent une hausse notable du prix du Bitcoin à moyen terme. Des précédents similaires, en juillet 2024 et août 2023, avaient effectivement annoncé des retournements positifs, bien que la réaction du marché ait parfois nécessité quelques mois pour se concrétiser pleinement. Cette amélioration notable des perspectives techniques pousse certains analystes, dont Robert Mercer, à anticiper un retour du Bitcoin au-delà des 100 000 dollars dès le deuxième trimestre 2025. Cette prévision optimiste est renforcée par l’évolution positive d’autres indicateurs techniques majeurs, notamment l’indice de force relative (RSI), qui vient de casser une longue tendance baissière entamée en novembre dernier, confirmant une divergence haussière pour la première fois depuis plusieurs mois.

Ainsi, après un début d’année plutôt morose, ces signaux techniques combinés indiquent un regain d’optimisme et suggèrent que le Bitcoin pourrait entrer dans une nouvelle phase ascendante dans les prochains mois.

Les Investissements Rivemont, gestionnaire du Fonds Rivemont crypto.

Les renseignements présentés le sont en date du 25 mars 2025, à moins qu’une autre date ne soit mentionnée, et à titre d’information seulement. Ils proviennent de sources que nous jugeons fiables, mais non garanties. Il ne s’agit pas de conseils financiers, juridiques ou fiscaux. Les investissements Rivemont ne sont pas responsables des erreurs ou omissions relativement aux renseignements, ni des pertes ou dommages subis.