Communications
Bulletin crypto – semaine 375
Le marché des cryptomonnaies a subi une forte correction, avec une chute marquée du Bitcoin, qui a perdu 6 % en 24 heures pour atteindre 89 350 $ au moment de publier ces lignes. Son prix a brièvement touché un creux annuel sous les 88 000 $. Les autres cryptos majeures ont également souffert : l’Ether a reculé de plus de 10 %, tandis que Solana a perdu près de 13 %. Cette baisse généralisée est attribuée à un climat d’incertitude sur les marchés financiers, amplifié par l’annonce de Donald Trump de nouveaux tarifs douaniers sur le Canada et le Mexique.
L’impact de cette annonce s’est fait ressentir bien au-delà du marché crypto. Geoffrey Kendrick, de Standard Chartered, souligne que l’aversion au risque qui s’empare des marchés traditionnels affecte également les actifs numériques. Le Crypto Fear and Greed Index, indicateur clé du sentiment du marché, est tombé à son niveau le plus bas en cinq mois. De plus, l’achat moyen des FNB Bitcoin depuis l’élection américaine se situe autour de 96 500 $, ce qui signifie que de nombreux investisseurs se retrouvent aujourd’hui en perte.
Malgré la pression baissière actuelle, certains analystes entrevoient des perspectives plus encourageantes à moyen terme. Kendrick estime que la baisse des rendements obligataires américains, conséquence de données économiques plus faibles, pourrait soutenir un rebond du Bitcoin. Enfin, les marchés surveillent de près la prochaine publication de l’indice des dépenses personnelles aux États-Unis, un indicateur clé de l’inflation pour la Réserve fédérale. Si celui-ci montre un ralentissement vers l’objectif de 2 % de la Fed, une détente des taux d’intérêt pourrait stimuler une reprise du marché crypto. Dans le cas contraire, la pression vendeuse pourrait s’intensifier, prolongeant la tendance baissière actuelle. Malgré cette pression à la vente, certains analystes considèrent que cette correction pourrait assainir le marché en éliminant les positions excessivement levées. Avec la récente revue réglementaire du marché crypto par le groupe de travail du président américain, de nouvelles précisions sur le cadre législatif pourraient émerger, influençant le sentiment des investisseurs. À court terme, Bitcoin pourrait se montrer plus résilient que les autres actifs à risque, bien que l’incertitude demeure sur l’évolution du marché global.
Les fonds négociés en bourse (adossés au Bitcoin ont enregistré des sorties de capitaux massives en février, atteignant près de 929 millions de dollars en seulement trois semaines. Cette tendance baissière contraste avec les records atteints par le S&P 500 et l’or. Ces FNBs adossés au Bitcoin ont connu des sorties massives de capitaux hier, avec plus de 516 millions de dollars retirés en une seule journée, marquant la cinquième plus importante vague de retraits depuis leur lancement en janvier 2024. Fidelity a été le plus touché avec un retrait de 247 millions de dollars, suivi de BlackRock et Grayscale. Cette tendance s’inscrit dans une série de cinq jours consécutifs de sorties nettes, totalisant 1,07 milliard de dollars. Cette situation s’est aggravée avec le piratage de Bybit, qui a entraîné la perte de plus de 1,4 milliard de dollars en Ethereum et autres jetons, marquant l’un des plus gros vols de l’histoire des cryptos. Bien que la plateforme ait réussi à compenser la majorité du déficit, l’impact sur le marché a été immédiat, poussant le Bitcoin sous la barre des 94 000 $, qui servait de solide support jusque-là. Par ailleurs, les attentes autour de l’administration Trump, qui avait initialement suscité un regain d’optimisme pour le secteur, se sont estompées. La Maison-Blanche reste vague sur l’idée de constituer une réserve stratégique de Bitcoin, réduisant ainsi les espoirs d’un soutien institutionnel fort.
La Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis a accepté d’abandonner sa poursuite contre Coinbase, sous réserve de l’approbation officielle de l’organisme de réglementation. Brian Armstrong, PDG de Coinbase, a salué cette décision comme une victoire majeure, affirmant que la SEC avait adopté des tactiques agressives injustifiées contre l’industrie crypto. Il a également accusé l’agence d’avoir tenté d’étouffer le secteur aux États-Unis en appliquant des lois de manière erronée. L’affaire remonte à juin 2023, lorsque la SEC avait déposé une plainte de plus de 100 pages contre Coinbase, l’accusant d’exploiter une plateforme de titres non enregistrée depuis une décennie. L’autorité avait cité plusieurs cryptomonnaies spécifiques, notamment Solana, Polygon et Cardano, dans ses allégations. À la même période, la SEC poursuivait également Binance, la plus grande plateforme d’échange crypto au monde, pour des accusations similaires de violations des lois sur les valeurs mobilières. Plus récemment, Binance et la SEC ont conjointement demandé une suspension temporaire de leur litige pour 60 jours, en raison de la création d’un nouveau groupe de travail dédié aux cryptos sous la supervision de la commissaire Hester Peirce. Cette initiative pourrait modifier l’approche réglementaire de la SEC et ouvrir la voie à une résolution plus favorable des affaires en cours. Brian Armstrong a toujours soutenu que Coinbase avait tenté de coopérer avec la SEC, en cherchant à s’enregistrer conformément aux règles en vigueur. Toutefois, il a dénoncé ce processus comme étant une « fausse opportunité », affirmant que toutes les entreprises crypto ayant tenté de se conformer s’étaient heurtées à une impasse. Cette volte-face de la SEC pourrait ainsi marquer un tournant dans la régulation des cryptomonnaies aux États-Unis.
Ken Griffin, autrefois critique virulent des cryptomonnaies, change de cap et positionne Citadel Securities sur le marché du trading crypto. Après des années de scepticisme, la firme de market-making prévoit désormais de fournir des services de liquidité sur des plateformes comme Coinbase, Binance et Crypto.com. Cette décision s’inscrit dans un contexte de réglementation plus favorable sous l’administration Trump, avec notamment la nomination de Hester Peirce à la tête d’un groupe de travail sur les cryptos. Griffin, qui avait qualifié l’approche réglementaire de l’ère Biden de « malveillante », se réjouit de cette nouvelle dynamique. Citadel Securities, qui traite quotidiennement plus de 500 milliards de dollars et représente près de 35 % du volume des échanges d’actions aux États-Unis, cherche également à établir des équipes en dehors du pays. Bien que son entrée sur le marché ne transforme pas immédiatement la liquidité des cryptos, elle représente un tournant majeur pour l’adoption institutionnelle des actifs numériques.
La société Strategy, anciennement MicroStrategy, a renforcé son portefeuille de Bitcoin en acquérant 20 356 BTC supplémentaires pour un montant total de 2 milliards de dollars, à un prix moyen de 97 514 $ par unité. Cette opération porte ses avoirs à 499 096 BTC, représentant plus de 47 milliards de dollars en valeur actuelle. Avec cet achat, l’entreprise détient environ 2,3 % de l’offre totale de Bitcoin, ce qui en fait l’un des plus grands détenteurs institutionnels de cet actif. Cette acquisition a été financée par une récente émission de billets convertibles sans coupon de 2 milliards de dollars, permettant aux investisseurs d’acheter jusqu’à 300 millions de dollars supplémentaires. Cette dernière transaction marque la cinquième plus importante pour Strategy, qui a temporairement interrompu ses achats avant de reprendre sa stratégie d’accumulation de Bitcoin. Toutefois, l’entreprise a mis en garde contre certains risques liés à sa trésorerie en BTC, notamment en cas de chute significative du prix du Bitcoin. Dans son dernier rapport annuel, elle a souligné que ses activités traditionnelles de logiciels analytiques n’avaient pas généré de flux de trésorerie positif en 2024 et que ses gains latents sur Bitcoin pourraient être soumis à des obligations fiscales imprévues.
Saylor plaide par ailleurs en faveur d’une réserve stratégique de Bitcoin aux États-Unis, suggérant que le pays pourrait acheter jusqu’à 20 % de l’offre totale « gratuitement ». Selon lui, l’acquisition de 4 à 6 millions de BTC permettrait de rembourser l’ensemble de la dette nationale et renforcerait le dollar. Il met en garde contre le risque que d’autres nations, comme la Chine, la Russie ou l’Arabie Saoudite, ne devancent les États-Unis dans cette initiative. Cette idée fait écho à des initiatives législatives dans certains États américains, comme l’Utah, qui explore la possibilité d’un fonds Bitcoin. Cette proposition intervient peu après la signature d’un décret par Donald Trump visant à étudier la création d’une réserve fédérale de Bitcoin. Actuellement, le gouvernement américain détient environ 183 000 BTC, soit près de 1 % de l’offre totale, tandis que la Grande-Bretagne et l’Allemagne possèdent également des quantités significatives. Strategy, pour sa part, détient plus de 430 000 BTC, ce qui en fait la plus grande réserve de Bitcoin détenue par une entreprise cotée en bourse. Malgré ces tendances, aucun géant technologique, y compris Microsoft, n’a adopté la stratégie de Saylor, malgré ses efforts pour convaincre des entreprises d’accumuler du Bitcoin. Cependant, des critiques remettent en question la faisabilité et la pertinence d’un tel projet. Des économistes, comme Christian Catalini du MIT, affirment que le Bitcoin ne remplit pas les critères d’un actif de réserve, contrairement au dollar ou au pétrole, qui sont utilisés pour stabiliser les économies et répondre aux crises. Il souligne également qu’une accumulation massive de Bitcoin par les États-Unis pourrait être perçue comme un signe de défiance envers le dollar, ce qui offrirait à des rivaux comme la Chine ou la Russie un prétexte pour affaiblir la domination du billet vert.
Certains analystes techniques, comme Alistair Milne, soulignent que le Bitcoin est entré en territoire de survente sur l’indicateur RSI, un signal historiquement associé à des points de rebond ou d’inversion de tendance. Milne rappelle que de tels niveaux de survente ne se produisent que quelques fois par an et ont souvent marqué des creux majeurs. Malgré cette pression vendeuse, certains niveaux de support restent en place. En janvier, le Bitcoin avait brièvement chuté dans la fourchette des 80 000 $, avant de rebondir autour de 89 200 $, un seuil qui s’est renforcé depuis comme zone de soutien clé. Selon CryptoQuant, les « nouvelles baleines » – investisseurs détenant du Bitcoin depuis moins de six mois – ont un prix d’acquisition moyen autour de 89 200 $, ce qui constitue une barrière psychologique et technique importante. Enfin, les tendances de liquidité sur les carnets d’ordres des plateformes d’échange laissent penser qu’un niveau autour de 86 000 $ pourrait servir de point de retournement potentiel.
À noter que le fonds Rivemont crypto avait vendu sa position SOL la semaine dernière et est aujourd’hui entièrement exposé au bitcoin.
Les Investissements Rivemont, gestionnaire du Fonds Rivemont crypto.
Les renseignements présentés le sont en date du 25 février 2025, à moins qu’une autre date ne soit mentionnée, et à titre d’information seulement. Ils proviennent de sources que nous jugeons fiables, mais non garanties. Il ne s’agit pas de conseils financiers, juridiques ou fiscaux. Les investissements Rivemont ne sont pas responsables des erreurs ou omissions relativement aux renseignements, ni des pertes ou dommages subis.
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Pour ceux qui cherchaient un point d’entrée intéressant, directement sur la moyenne mobile 30 semaines qui est le support du présent marché haussier qui a débuté en janvier 2023, ce pourrait être l’occasion tant attendue. Notre expérience nous a montrée qu’il est très difficile pour les investisseurs individuels de profiter des opportunités suite à une baisse, mais l’histoire nous enseigne que c’est le meilleur moyen de maximiser le rendement à long-terme, si on est positif pour la classe d’actif évidemment.
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