Communications
Bulletin crypto – semaine 374
L’inflation aux États-Unis a été plus forte que prévu en janvier, atteignant 3 % sur un an, selon le Bureau of Labor Statistics. Cette hausse a provoqué une légère baisse du prix du bitcoin relativement à il y a sept jours. Les attentes des économistes tablaient sur une inflation de 2,9 %, et cette surprise a conduit les marchés à reconsidérer la possibilité de baisses de taux de la Réserve fédérale (Fed) à court terme. Zach Pandl, responsable de la recherche chez Grayscale, estime que cette donnée complique la perspective d’un assouplissement monétaire prochain. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, a également progressé à 3,3 % en janvier, contre 3,2 % en décembre. Cette hausse renforce les inquiétudes des analystes, qui craignent que la Fed doive maintenir des taux élevés plus longtemps. Certains attribuent en partie cette augmentation au « January effect », un phénomène saisonnier où de nombreuses entreprises ajustent leurs prix en début d’année. Malgré cette possible distorsion, l’inflation annualisée atteint 5,5 %, un record depuis avril 2023, ce qui pourrait même raviver les spéculations sur une hausse des taux.
Le fonds souverain d’Abu Dhabi, Mubadala Investment Company, a récemment investi 436 millions de dollars dans le FNB Bitcoin de BlackRock. Cette acquisition, réalisée au quatrième trimestre de l’année dernière, a été révélée dans un rapport trimestriel soumis à la Securities and Exchange Commission (SEC). L’achat concerne 8,2 millions d’actions du iShares Bitcoin Trust FNB, un produit coté au Nasdaq, marquant ainsi une entrée significative de Mubadala dans ce type d’investissement. Aucun investissement similaire n’avait été déclaré lors du trimestre précédent. Cet investissement survient alors que l’administration de Donald Trump envisage la création d’une réserve stratégique en cryptomonnaies, qui pourrait inclure le Bitcoin. Certains experts voient dans la décision de Mubadala un signe d’une compétition mondiale croissante pour l’accumulation d’actifs numériques. Selon Steven Lubka, responsable chez Swan, d’autres pays ont déjà commencé à renforcer leur exposition au Bitcoin. Des gouvernements comme ceux des États-Unis, de la Chine, du Royaume-Uni et du Salvador détiennent déjà des réserves en Bitcoin, bien que ces avoirs proviennent en grande partie de saisies liées à des activités criminelles. Abu Dhabi se positionne de plus en plus comme un acteur clé dans le secteur des cryptomonnaies au Moyen-Orient. L’année dernière, la ville a lancé le Blockchain Center, une initiative visant à favoriser un écosystème dynamique pour les startups, les entreprises et les institutions académiques en lien avec la blockchain. Cette évolution s’inscrit dans un mouvement plus large d’adoption des cryptos par plusieurs États, bien que la reconnaissance du Bitcoin comme actif stratégique varie selon les juridictions
La banque britannique Barclays a récemment révélé un investissement de 131 millions de dollars dans le FNB Bitcoin de BlackRock, iShares Bitcoin Trust (IBIT). Cette acquisition, réalisée au quatrième trimestre 2024, représente 2 473 064 actions du FNB, selon un document déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis. Ce mouvement s’inscrit dans une tendance croissante d’adoption des produits liés aux cryptomonnaies par les grandes institutions financières, à l’image de Goldman Sachs et JP Morgan, qui ont également augmenté leur exposition aux FNB Bitcoin ces derniers mois. L’attrait des institutions pour ces produits a été renforcé par l’approbation des FNB Bitcoin par la SEC, permettant aux investisseurs institutionnels d’accéder au Bitcoin sans en détenir directement. Cela leur permet d’éviter certains risques liés à la volatilité et aux préoccupations réglementaires. Par exemple, Goldman Sachs a vu ses avoirs en FNB Bitcoin bondir de 121 % au quatrième trimestre, atteignant 1,57 milliard de dollars, dont une part importante dans IBIT. De son côté, JPMorgan a également accru son exposition aux fonds liés au Bitcoin. Le début de l’année 2025 a été marqué par des flux massifs vers les FNB Bitcoin, atteignant 5 milliards de dollars en janvier, selon Farside Investors. BlackRock a dominé le marché avec 3,2 milliards de dollars d’entrées nettes dans IBIT, suivi du FNB Bitcoin de Fidelity, Wise Origin Bitcoin Fund (FBTC), qui a enregistré 1,3 milliard de dollars. Ce niveau d’investissement institutionnel reflète un intérêt grandissant pour les cryptomonnaies en tant que classe d’actifs à part entière.
Coinbase affiche son ambition de détrôner Tether en tant que principal émetteur de stablecoins en faisant de l’USDC la référence mondiale. Lors de la présentation des résultats du quatrième trimestre, le PDG Brian Armstrong a décrit cet objectif comme un « challenge ambitieux » qui sortira l’entreprise de sa zone de confort. Actuellement, l’USDC possède une capitalisation de 56 milliards de dollars, bien loin derrière l’USDT, qui domine le marché avec 142 milliards de dollars. Pour atteindre son objectif, Coinbase compte accélérer l’adoption de l’USDC en multipliant les partenariats et en favorisant son intégration dans divers cas d’usage, notamment via Base, sa propre solution de scalabilité sur Ethereum. L’essor des stablecoins est également influencé par le contexte réglementaire aux États-Unis. Un projet de loi baptisé GENIUS Act vise à encadrer ces actifs en imposant des audits réguliers des réserves qui les soutiennent. Si ce cadre venait à être adopté, il pourrait favoriser l’USDC, perçu comme plus conforme aux exigences réglementaires que l’USDT. Par ailleurs, des acteurs comme JP Morgan estiment que Tether pourrait devoir ajuster la composition de ses réserves pour se conformer à ces nouvelles règles, notamment en réduisant son exposition au Bitcoin et à d’autres actifs non conformes.
Coinbase a conclu un partenariat majeur avec l’écurie de Formule 1 Aston Martin Aramco, devenant ainsi son sponsor officiel pour la saison 2025. Ce qui distingue cet accord, c’est qu’il a été entièrement payé en USDC, le stablecoin émis par Circle. Selon Gary Sun, vice-président marketing de Coinbase, Aston Martin a délibérément choisi d’être rémunérée en USDC en raison des avantages qu’il offre, notamment des transactions rapides et des coûts réduits. De plus, l’écurie rejoindra Coinbase en tant que client institutionnel privilégié, ce qui dépasse le simple cadre d’un partenariat marketing. La présence des cryptomonnaies en Formule 1 n’est pas nouvelle. Des acteurs majeurs du secteur, comme Crypto.com, ont déjà investi massivement dans ce domaine, avec des accords de sponsoring de plusieurs années, notamment pour le Grand Prix de Miami. Plusieurs écuries ont également signé des partenariats avec des entreprises blockchain, telles que Red Bull Racing, Mercedes-AMG Petronas, et McLaren Racing, qui ont exploité les NFT et d’autres innovations liées à la cryptographie pour accroître l’engagement des fans. L’initiative de Coinbase met également en avant l’adoption croissante des stablecoins dans le secteur du sport et du divertissement. En permettant des paiements rapides et transparents, les stablecoins comme l’USDC deviennent une alternative de plus en plus prisée par les entreprises cherchant à éviter les contraintes des paiements traditionnels. Ce mouvement pourrait renforcer l’USDC face à son principal concurrent, l’USDT, et contribuer à son adoption massive sur la scène mondiale.
La communauté des développeurs d’Ethereum est divisée alors que deux mises à jour majeures du réseau se profilent. L’un des points de friction concerne l’introduction du EVM Object Format (EOF), un nouveau format conçu pour optimiser l’exécution des smart contracts en séparant mieux le code et les données. L’EOF vise à améliorer la rapidité et à réduire les coûts des transactions tout en limitant les erreurs de validation. Cependant, lors d’un appel entre les développeurs le 13 février, l’équipe de Geth, qui maintient le principal client Ethereum, a exprimé son opposition à l’intégration de l’EOF dans la mise à jour Fusaka, arguant qu’il n’apportait que des bénéfices mineurs par rapport à sa complexité. Malgré cette résistance, les mises à jour progressent. Pectra, la première amélioration à venir, sera déployée sur les testnets Holesky et Sepolia respectivement les 24 février et 5 mars, avant d’être intégrée au mainnet le 8 avril. Face aux désaccords persistants, Tim Beiko, responsable du protocole chez Ethereum Foundation, a proposé un calendrier plus souple pour Fusaka : les nouvelles propositions d’amélioration pourront être soumises jusqu’au 13 mars, un consensus devra être atteint d’ici le 27 mars, et la liste finale des modifications sera arrêtée le 10 avril. L’opposition de l’équipe Geth à l’EOF soulève également des questions sur la vitesse d’évolution d’Ethereum. Certains développeurs plaident pour un processus plus réfléchi, en sélectionnant les propositions en fonction des objectifs à long terme du réseau. D’autres, comme Roman Krasiuk, développeur chez Reth, insistent sur la nécessité de maintenir un rythme soutenu pour garantir l’innovation et l’adoption rapide des améliorations.
Selon Bitwise, Ethereum se trouve actuellement dans l’une de ses phases de sous-évaluation les plus marquées depuis plusieurs années. Depuis fin 2022, l’ETH a sous-performé par rapport au Bitcoin, entraînant une chute du ratio ETH/BTC de 47 % sur l’année écoulée. Actuellement, 1 ETH équivaut à 0,029 BTC, un niveau historiquement bas. Pour Andre Dragosch, responsable de la recherche chez Bitwise Europe, cette situation ne reflète pas correctement les fondamentaux d’Ethereum, qui affiche pourtant une adoption et une activité on-chain solides. Cette sous-performance d’Ethereum s’explique par plusieurs facteurs. L’essor des secteurs de l’intelligence artificielle, des mèmes coins et de la tokenisation des actifs réels a détourné une partie de l’intérêt des investisseurs, favorisant des blockchains aux frais de transaction plus faibles. De plus, le développement des solutions de mise à l’échelle Layer 2 a dispersé l’activité sur plusieurs écosystèmes, réduisant la valeur captée directement par la couche de base d’Ethereum. Par ailleurs, l’utilisation fréquente de l’ETH comme paire d’échange sur les marchés crypto l’expose à des pressions baissières constantes liées aux arbitrages. Malgré cette situation difficile, Bitwise souligne que les tendances historiques jouent en faveur d’un rebond d’Ethereum. En effet, ETH a enregistré des performances positives par rapport au BTC sept fois au cours des huit dernières années en février. À ce stade, Bitcoin a progressé de 3,72 % depuis le début de l’année, tandis qu’Ethereum a plongé de 20 %. De plus, alors que le BTC a récemment atteint un nouveau record de 109 000 $, l’ETH peine encore à retrouver son sommet historique de 4 891,70 $ atteint en novembre 2021.
Bitcoin et l’or bénéficient d’un regain d’intérêt alors que l’affaiblissement du dollar américain pousse les investisseurs vers des valeurs refuges alternatives. Depuis un mois, l’indice du dollar a reculé de 2,13 %, tandis que l’or a bondi de 7,29 %, atteignant un sommet historique de 2 920 $ l’once. De son côté, Bitcoin a connu une trajectoire plus volatile, culminant à 108 000 $ le 20 janvier avant de sous la barre des 100 000 $. Cette tendance s’explique en partie par la réduction des investissements en obligations d’État américaines, notamment par des pays comme la Chine et le Japon, qui sont parmi les plus grands détenteurs étrangers de la dette américaine. Selon André Dragosch, responsable de la recherche chez Bitwise Europe, les investisseurs se détournent progressivement des bons du Trésor américain au profit de l’or et du Bitcoin. Il souligne que les achats nets d’or par les banques centrales au quatrième trimestre 2024 ont atteint un niveau inédit depuis au moins dix ans. La demande croissante pour l’or se reflète également dans la hausse des stocks sur le COMEX, un indicateur de l’intérêt des investisseurs américains. Par ailleurs, l’usage du dollar dans les transactions SWIFT a augmenté, mais sa part dans les réserves internationales a diminué, indiquant une perte de confiance progressive en tant qu’actif refuge. La baisse des rendements des obligations américaines à 10 ans, qui sont passés de 4,79 % à 4,5 %, accentue cette dynamique. Dragosch souligne que la corrélation historique entre l’or et les rendements réels américains s’est effondrée depuis 2022, marquant un changement fondamental dans la perception des obligations d’État comme actifs sûrs. De plus, certaines banques centrales commencent à s’intéresser au Bitcoin. Une institution étrangère aurait consulté Bitwise aux États-Unis pour investir une partie de ses réserves de Treasuries dans des FNB Bitcoin au comptant, tandis que la Banque nationale tchèque examine également cette possibilité.
Selon Bernstein, Bitcoin entre dans une nouvelle phase de marché haussier, portée par plusieurs catalyseurs favorables. Après avoir été propulsé par l’approbation des FNB Bitcoin au comptant et la victoire électorale de Donald Trump, la prochaine vague de croissance pourrait être alimentée par la mise en place d’une réserve nationale de Bitcoin et par l’intégration d’entreprises crypto dans un fonds souverain américain. Ces initiatives, soutenues par la Crypto Task Force dirigée par David Sacks, visent à renforcer la place des actifs numériques dans l’économie américaine. Parmi les scénarios évoqués, Bernstein suggère que cette réserve de Bitcoin pourrait être financée par la Réserve fédérale ou le Trésor américain, soit par l’émission de dette, soit en vendant une partie des réserves d’or du pays. De plus, les 20 milliards de dollars de Bitcoin saisis par le gouvernement américain pourraient être ajoutés à cette réserve, déclenchant potentiellement une course mondiale entre États pour accumuler des cryptos en tant qu’actifs stratégiques. Bernstein estime que la convergence des acteurs institutionnels, des banques et bientôt des États fait de Bitcoin un concurrent sérieux de l’or. Avec une capitalisation actuelle de 2 000 milliards de dollars, encore loin des 18 000 milliards de dollars des réserves d’or mondiales, l’actif numérique présente un potentiel de croissance asymétrique. Si cette adoption continue de s’accélérer, Bitcoin pourrait progressivement s’imposer comme un actif stratégique de premier plan à l’échelle mondiale.
Les Investissements Rivemont, gestionnaire du Fonds Rivemont crypto.
Les renseignements présentés le sont en date du 17 février 2025, à moins qu’une autre date ne soit mentionnée, et à titre d’information seulement. Ils proviennent de sources que nous jugeons fiables, mais non garanties. Il ne s’agit pas de conseils financiers, juridiques ou fiscaux. Les investissements Rivemont ne sont pas responsables des erreurs ou omissions relativement aux renseignements, ni des pertes ou dommages subis.
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Bulletin crypto – semaine 378
Le Bitcoin traverse actuellement une période d’incertitude, coincé sous la barre des 85 000 $, un seuil de résistance majeur. Depuis le 12 mars, la cryptomonnaie a effectué plusieurs tentatives pour franchir durablement ce niveau, mais elle n’a jamais réussi à clôturer au-dessus des 84 600 $. Cette situation reflète un affrontement direct entre acheteurs et vendeurs, particulièrement visible sur les graphiques à court terme où les mouvements du prix sont devenus erratiques et peu prédictibles.
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Pour ceux qui cherchaient un point d’entrée intéressant, directement sur la moyenne mobile 30 semaines qui est le support du présent marché haussier qui a débuté en janvier 2023, ce pourrait être l’occasion tant attendue. Notre expérience nous a montrée qu’il est très difficile pour les investisseurs individuels de profiter des opportunités suite à une baisse, mais l’histoire nous enseigne que c’est le meilleur moyen de maximiser le rendement à long-terme, si on est positif pour la classe d’actif évidemment.
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