Communications

Bulletin Crypto

4 février 2025

Bulletin crypto – semaine 372

Avant sa volte-face, les nouvelles mesures tarifaires imposées par Donald Trump aux principaux partenaires commerciaux des États-Unis, notamment le Canada, le Mexique et la Chine, ont provoqué un choc sur les marchés financiers. Ces taxes supplémentaires, de 25 % pour le Canada et le Mexique et de 10 % pour la Chine, ont entraîné une forte baisse des marchés boursiers et des cryptomonnaies. Les altcoins ont particulièrement souffert. Selon les analystes, plus de 2 milliards de dollars ont été liquidés sur les marchés crypto en 24 heures, Bitcoin atteignant un plancher de 91 600 $, son plus bas niveau depuis trois semaines.

Le prix du bitcoin a finalement fortement rebondi jusqu’à atteindre plus de 102 000 $ suite à l’annonce d’un sursis de 30 jours sur l’imposition des tarifs américains envers le Mexique et le Canada. Ce calme fut pour le moins temporaire, alors que l’annonce de nouvelles taxes par la Chine sur plusieurs importations américaines, notamment le charbon, le gaz naturel liquéfié, le pétrole brut et certains équipements agricoles et automobiles, a secoué les marchés. Cette riposte fait suite à l’entrée en vigueur des tarifs supplémentaires imposés par les États-Unis sur les biens chinois. Pékin a justifié ces mesures en dénonçant une violation des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) par Washington. Parallèlement, la Chine a durci ses contrôles à l’exportation sur des métaux stratégiques comme le tungstène, le tellure et l’indium, invoquant la nécessité de protéger ses intérêts nationaux.

Le Bitcoin oscille présentement entre 98 000 $ et 100 000 $ dans un contexte de volatilité accrue. Ce recul intervient après un rebond au-dessus des 100 000 $ lundi, déclenché par la suspension temporaire des tarifs entre les États-Unis et le Mexique annoncée par Donald Trump. Toutefois, la menace d’une escalade commerciale avec la Chine pèse sur les actifs risqués, y compris les cryptomonnaies, comme le souligne Min Jung, analyste chez Presto Research. Il estime que bien que le Bitcoin soit souvent comparé à l’or numérique, il est toujours perçu par de nombreux investisseurs comme un actif spéculatif sensible aux tensions économiques mondiales.

À cet effet, l’or continue de s’imposer comme une valeur refuge en période d’incertitude, atteignant un sommet historique au-dessus de 2 820 $ lundi. Cette hausse est alimentée par la volatilité croissante des marchés financiers, notamment des cryptomonnaies et des actions américaines. L’annonce de nouveaux tarifs douaniers par la Chine en représailles aux mesures prises par les États-Unis a renforcé la demande pour l’or, tandis que les investisseurs attendent des données clés sur l’emploi aux États-Unis, susceptibles d’influencer la politique monétaire à venir.

En parallèle, le Bitcoin a connu de fortes fluctuations. Malgré un rebond, la cryptomonnaie reste à plus de 9 % de son record historique de 108 000 $ atteint le 20 janvier 2025. Contrairement à l’or, souvent perçu comme une valeur refuge stable, le Bitcoin demeure un actif à risque en raison de sa volatilité accrue et de sa relative jeunesse sur les marchés financiers. Les analystes soulignent que même si le Bitcoin est parfois surnommé « l’or numérique », il ne bénéficie pas encore du même statut de sécurité à long terme.

Les indices boursiers américains reflètent également cette incertitude, avec des contrats à terme en légère baisse sur le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq. Les indicateurs de volatilité, comme l’indice VIX, ont grimpé de manière significative, témoignant d’un climat de marché tendu. La nervosité des investisseurs s’explique notamment par l’impact potentiel des nouvelles taxes américaines sur l’inflation et la croissance économique, poussant certains acteurs à se tourner vers des actifs plus sûrs, comme l’or.

Les fonds négociés en bourse (FNB) adossés au Bitcoin ont enregistré une forte demande en janvier, avec des entrées nettes totalisant environ 5,25 milliards de dollars, contre 4,53 milliards en décembre 2024. Cette hausse s’inscrit dans un contexte de regain d’intérêt pour les actifs numériques, notamment après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. BlackRock a dominé le marché avec son FNB IBIT, qui a attiré 3,23 milliards de dollars sur le mois, portant ses actifs nets à 59,39 milliards de dollars, soit une progression de 7,67 milliards. Le deuxième plus grand FNB Bitcoin, le FBTC de Fidelity, a également bénéficié de cette dynamique, enregistrant 1,28 milliard de dollars d’entrées en janvier. Ses actifs sous gestion ont ainsi augmenté de 18,87 milliards à 21,76 milliards de dollars. Matt Hougan, directeur des investissements chez Bitwise, anticipe que les FNB Bitcoin pourraient attirer plus de 50 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2025, bien qu’il souligne que ces flux restent sujets à des variations mensuelles importantes.

Les flux d’investissements dans les fonds négociés en bourse (FNB) liés à l’Ethereum ont marqué un net ralentissement la semaine dernière, enregistrant un solde net nul pour la première fois depuis l’approbation des FNB aux États-Unis. Cette stagnation s’explique par la volatilité accrue du marché des cryptomonnaies, exacerbée par les inquiétudes liées aux tensions commerciales provoquées par les mesures tarifaires de Donald Trump. L’Ethereum a particulièrement souffert, atteignant un creux de 2 368 $ lundi matin avant de se stabiliser autour de 2 740 $. Selon James Butterfill, responsable de la recherche chez CoinShares, le sentiment envers l’ETH reste morose, notamment en raison de son lien étroit avec le secteur technologique et les perspectives de croissance mondiale. Le ratio ETH/BTC atteint des creux n’ayant pas été vu depuis quatre ans.

Les marchés crypto ont été secoués par la vente massive d’actions technologiques, déclenchée par l’annonce d’un modèle d’intelligence artificielle à bas coût développé par la startup chinoise DeepSeek. Cette avancée a poussé les investisseurs à se retirer des entreprises américaines liées à l’IA, entraînant une baisse des prix des cryptomonnaies. Cependant, le Bitcoin a mieux résisté à cette tendance, bénéficiant d’un afflux de 486 millions de dollars dans les fonds d’investissement mondiaux, ce qui a contribué à sa reprise après un début de semaine difficile. Globalement, plus d’un milliard de dollars ont été injectés dans les fonds crypto en fin de semaine, bien que ce chiffre soit inférieur aux 2 milliards de dollars enregistrés la semaine précédente après l’investiture de Trump.

L’annonce de Donald Trump sur la création d’un fonds souverain américain a immédiatement suscité l’enthousiasme des partisans du Bitcoin. Ce fonds, qui doit voir le jour dans les 12 prochains mois, est perçu par certains investisseurs crypto comme un premier pas vers un engagement direct du gouvernement américain dans les actifs numériques. La sénatrice Cynthia Lummis, fervente défenseure du Bitcoin, a alimenté cette spéculation en réagissant avec enthousiasme sur les réseaux sociaux.  Un fonds souverain est un instrument d’investissement détenu par l’État, qui gère des revenus publics, souvent issus de l’exportation de ressources naturelles, pour les placer dans des actifs rentables comme les actions, les obligations ou l’immobilier. Certains États américains, comme l’Alaska et le Texas, en possèdent déjà, mais il n’existe actuellement aucun fonds de ce type au niveau fédéral.

Dans d’autres pays, plusieurs fonds souverains ont déjà une exposition au marché des cryptomonnaies. Par exemple, le fonds souverain norvégien, le plus important au monde, détient indirectement près de 400 millions de dollars en Bitcoin. De son côté, le fonds d’Abu Dhabi investit régulièrement dans des projets liés aux actifs numériques. Malgré ces exemples, rien ne garantit que les États-Unis suivront cette voie, d’autant plus que la Réserve fédérale ne détient actuellement aucune réserve en cryptomonnaies. Reste à savoir si des figures politiques comme Cynthia Lummis ont des raisons concrètes de penser que Bitcoin pourrait être intégré à ce fonds souverain ou si elles projettent simplement leur souhait de voir les États-Unis adopter plus largement les actifs numériques. Pour l’instant, cette initiative ne fait qu’alimenter le débat sur la place du Bitcoin dans la stratégie financière du pays, sans offrir d’indication claire sur un éventuel investissement gouvernemental dans la cryptomonnaie.

Après avoir dépensé 20 milliards de dollars en Bitcoin au cours des 12 dernières semaines, MicroStrategy a temporairement mis en pause ses achats de cryptomonnaie. L’entreprise, qui s’est repositionnée comme une véritable « trésorerie Bitcoin », avait enchaîné les acquisitions massives depuis la fin de l’année dernière. Cependant, son cofondateur et président, Michael Saylor, a annoncé sur les réseaux sociaux que la société n’avait effectué aucun achat de Bitcoin la semaine dernière et n’avait pas non plus émis de nouvelles actions de classe A dans le cadre de son programme de financement en cours. MicroStrategy détient actuellement 471 107 Bitcoins, évalués à environ 46,6 milliards de dollars, pour un investissement total de 30,4 milliards de dollars. Son plan stratégique « 21/21 », annoncé l’année dernière, prévoit de lever 42 milliards de dollars afin d’augmenter ses réserves en Bitcoin, répartis entre 21 milliards via des actions et 21 milliards via des titres à revenu fixe. Initialement spécialisée dans l’analyse de données, l’entreprise est désormais perçue comme un véhicule d’investissement permettant aux actionnaires d’obtenir une exposition indirecte au Bitcoin sans avoir à le stocker eux-mêmes.

Tether, l’émetteur du plus grand stablecoin au monde, a annoncé l’intégration de l’USDT sur le réseau Bitcoin et sur le Lightning Network, une solution de mise à l’échelle visant à accélérer et réduire le coût des transactions. Paolo Ardoino, PDG de Tether, a révélé cette nouvelle lors d’une conférence Bitcoin au Salvador. Cette initiative marque une étape majeure pour l’industrie des cryptomonnaies, reliant la stabilité de l’USDT à la résilience du réseau Bitcoin, qui, jusqu’à présent, n’avait pas attiré massivement d’utilisateurs pour des transactions sur sa blockchain principale. Avec une capitalisation de plus de 139 milliards de dollars, l’USDT est le stablecoin dominant, servant de pont entre la finance traditionnelle et l’économie crypto. Toutefois, Bitcoin, bien que la plus grande cryptomonnaie en termes de valeur et d’influence, n’avait pas été conçu à l’origine pour supporter des applications décentralisées ou des transactions rapides. C’est là qu’intervient le Lightning Network, une solution de deuxième couche qui permet des paiements instantanés et à faible coût, facilitant ainsi l’intégration de l’USDT dans l’écosystème Bitcoin. Elizabeth Stark, PDG de Lightning Labs, a salué cette avancée, soulignant que cette intégration permettra à des millions de personnes d’envoyer des dollars de manière rapide et sécurisée via la blockchain la plus ouverte et la plus robuste.

Malgré l’incertitude liée aux tensions commerciales entre les États-Unis et leurs principaux partenaires, Bitcoin continue d’évoluer en ligne avec les cycles précédents. Depuis 2,5 mois, il oscille dans une fourchette comprise entre 90 000 $ et 109 000 $, suivant une trajectoire similaire à celle de son cycle de 2017. Cette stabilité relative intervient malgré la volatilité accrue du marché, alimentée par l’instauration de nouvelles taxes américaines contre le Canada, le Mexique et la Chine. Depuis son creux de novembre 2022, marqué par l’effondrement de FTX, Bitcoin affiche une hausse d’environ 525 %. Ce chiffre est comparable à la progression de 533 % qu’il avait connue au même stade du cycle de 2017. Une autre façon d’évaluer son évolution est d’analyser sa performance par rapport à ses sommets historiques. Si son pic nominal s’établissait à 69 000 $ en novembre 2021, de nombreux indicateurs on-chain suggèrent que le véritable sommet du cycle précédent a été atteint en avril 2021, à environ 64 000 $.

 

 

Malgré les turbulences macroéconomiques et géopolitiques, Bitcoin continue de tester les limites supérieure et inférieure de son canal de trading, illustrant une certaine résilience face aux événements extérieurs. Cette tendance suggère que, bien que le marché traverse des phases d’incertitude, la structure cyclique de Bitcoin reste cohérente avec les précédentes périodes haussières. Enfin, des recherches récentes menées par CoinDesk ont identifié le seuil des 91 000 $ comme un plancher local pour Bitcoin. Tant que son prix reste confiné dans ce canal, il semble suivre un schéma historique similaire aux cycles précédents, ce qui pourrait rassurer certains investisseurs quant à son potentiel de croissance à moyen et long terme.

Les Investissements Rivemont, gestionnaire du Fonds Rivemont crypto.

Les renseignements présentés le sont en date du 4 février 2025, à moins qu’une autre date ne soit mentionnée, et à titre d’information seulement. Ils proviennent de sources que nous jugeons fiables, mais non garanties. Il ne s’agit pas de conseils financiers, juridiques ou fiscaux. Les investissements Rivemont ne sont pas responsables des erreurs ou omissions relativement aux renseignements, ni des pertes ou dommages subis.

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