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Communications
Le marché des cryptomonnaies a rebondi vendredi à la suite de la publication du rapport sur l’inflation américaine, retardé en raison de la fermeture partielle du gouvernement. L’indice des prix à la consommation (CPI) a augmenté de 3 % sur un an en septembre, un chiffre légèrement inférieur aux prévisions de 3,1 %. Ce léger ralentissement de l’inflation a ravivé l’appétit pour le risque et soutenu la progression du Bitcoin, qui a gagné environ 2 % pour atteindre 111 300 $, tandis qu’Ethereum et Solana ont aussi progressé d’un peu plus de 2 %.
Ce rapport confirme que l’inflation, après avoir atteint un plancher à 2,3 % en avril, reste modérément élevée mais sous contrôle. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, s’est elle aussi stabilisée à 3 %. Ces données arrivent à un moment charnière : la Réserve fédérale se prépare à une nouvelle réunion de politique monétaire où une baisse des taux d’intérêt d’un quart de point est largement anticipée.
Sur les marchés de prédiction comme Myriad, le sentiment des investisseurs s’est amélioré : la “cupidité” l’emporte désormais sur la “peur”, après que le président américain Donald Trump a tenu des propos optimistes sur un possible accord commercial avec la Chine. L’apaisement des tensions commerciales et la perspective d’un assouplissement monétaire contribuent à un climat plus favorable pour les actifs risqués, y compris les cryptomonnaies.
Malgré ce regain d’optimisme, la Fed reste prudente. Son président, Jerome Powell, a rappelé qu’il n’existait “aucune voie sans risque” pour la politique monétaire, soulignant l’équilibre délicat entre la lutte contre l’inflation et le soutien à l’emploi. Si la tendance à la désinflation se confirme, la banque centrale pourrait toutefois juger le moment opportun pour alléger davantage les coûts d’emprunt avant la fin de l’année, soutenant ainsi la dynamique haussière observée sur le marché des cryptomonnaies.
Le Bitcoin a par la suite connu une nette remontée au cours du week-end, porté par l’optimisme entourant les discussions commerciales entre les États-Unis et la Chine. L’actif a grimpé de 3,5 %, atteignant environ 115 400 $, profitant du regain d’appétit pour le risque observé sur l’ensemble des marchés mondiaux. Cette embellie intervient après une période de correction, le Bitcoin demeurant toutefois en retrait d’environ 6,5 % par rapport à son sommet historique du 6 octobre, établi à 126 000 $. Les négociations tenues en Malaisie ont permis aux représentants américains et chinois d’esquisser un cadre préliminaire jugé encourageant. Ce signal d’apaisement a ravivé la confiance des investisseurs et stimulé les actifs dits “à bêta élevé”, dont le Bitcoin, souvent perçu comme un indicateur sensible de la liquidité mondiale. Selon Daniel Liu, PDG de Republic Technologies, la hausse récente du Bitcoin reflète davantage une réaction psychologique des marchés à l’idée d’un assouplissement macroéconomique qu’un véritable changement dans la relation commerciale entre les deux puissances.
Les fonds d’investissement liés aux cryptomonnaies ont enregistré des entrées massives de capitaux, totalisant 921 millions de dollars la semaine dernière selon CoinShares. Ce regain d’intérêt s’explique principalement par l’espoir croissant d’une poursuite des baisses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine, dans un contexte d’inflation plus faible que prévu. Après plusieurs semaines de volatilité et d’incertitude budgétaire liée à la fermeture partielle du gouvernement américain, la confiance des investisseurs s’est nettement rétablie. Les volumes d’échanges sur les produits négociés en bourse (ETP) ont atteint 39 milliards de dollars, bien au-dessus de la moyenne annuelle. Les États-Unis ont dominé les flux régionaux avec 843 millions de dollars d’entrées, suivis de l’Allemagne, qui a connu l’une de ses meilleures semaines historiques avec 502 millions. La Suisse a en revanche enregistré des sorties de 359 millions, mais celles-ci seraient principalement liées à des transferts d’actifs entre institutions plutôt qu’à des ventes réelles. Dans les marchés plus modestes, comme Hong Kong, l’activité est restée limitée.
Le Bitcoin a largement capté l’attention des investisseurs, représentant à lui seul 931 millions de dollars d’afflux — soit presque la totalité du total hebdomadaire. Depuis le début de l’année, les flux cumulés vers les produits Bitcoin atteignent 30,2 milliards, restant toutefois en deçà du record de 41,6 milliards en 2024. Selon James Butterfill, directeur de la recherche chez CoinShares, cette tendance s’inscrit dans une évolution structurelle : les investisseurs privilégient désormais la diversification à long terme plutôt que la spéculation. Il note qu’en 2018, seuls 50 % des détenteurs de Bitcoin gardaient leurs actifs plus de 150 jours, contre 75 % aujourd’hui. Ce changement de comportement témoigne du statut grandissant du Bitcoin en tant qu’actif de réserve de valeur, dont la corrélation avec les actions ou les obligations varie désormais davantage selon la politique monétaire que selon la simple spéculation des marchés.
Mt. Gox, la bourse japonaise effondrée en 2014 après le vol de 850 000 BTC, reporte une troisième fois la date de remboursement de ses créanciers, désormais fixée au 31 octobre 2026. Le fiduciaire indique avoir terminé une grande partie des paiements de base et des remboursements anticipés, mais certains dossiers demeurent incomplets ou bloqués administrativement. Environ 19 500 créanciers ont déjà reçu leurs paiements en Bitcoin ou en Bitcoin Cash via Kraken et Bitstamp. Il resterait encore près de 34 700 BTC à distribuer, d’une valeur estimée à 4 milliards de dollars.
Du côté des perspectives macroéconomiques, Geoffrey Kendrick, responsable de la recherche sur les actifs numériques chez Standard Chartered, a souligné que l’apaisement des tensions entre Washington et Pékin a ravivé la confiance du marché. Selon lui, si cette dynamique positive se poursuit, le Bitcoin pourrait ne plus jamais retomber sous la barre symbolique des 100 000 $. Il attribue cette solidité à plusieurs facteurs conjoints : une probable baisse des taux d’intérêt de la Fed, des résultats solides des grandes entreprises technologiques et la reprise des flux vers les ETF Bitcoin.
Enfin, Michael Saylor poursuit sa stratégie agressive d’accumulation : sa société Strategy a ajouté 390 BTC supplémentaires pour environ 43 millions de dollars, à un prix moyen de 111 117 $. L’entreprise détient désormais 640 808 BTC — soit plus de 3 % de l’offre totale en circulation — pour une valeur avoisinant 74 milliards de dollars. Malgré cette expansion, l’action Strategy reste en retrait par rapport à ses sommets estivaux, les investisseurs semblant tempérer leur enthousiasme à court terme, même si la stratégie de Saylor demeure résolument haussière à long terme.
Le président Donald Trump a accordé une grâce présidentielle à Changpeng Zhao, l’ancien PDG de Binance, marquant un tournant majeur dans la relation entre la Maison-Blanche et l’industrie des cryptomonnaies. L’annonce, faite par la porte-parole Karoline Leavitt, s’accompagnait d’une critique virulente de l’administration Biden, accusée d’avoir mené une « guerre contre la crypto ». Selon Leavitt, Zhao avait été poursuivi sans qu’aucune fraude ni victime identifiable ne soit démontrée. Elle a ajouté que cette décision symbolisait la fin de cette hostilité gouvernementale envers le secteur. Changpeng Zhao, connu sous le nom de CZ, a réagi avec gratitude sur X (anciennement Twitter), remerciant Trump et affirmant vouloir contribuer à faire des États-Unis « la capitale mondiale de la crypto ». Binance et son actuel PDG, Richard Teng, ont également salué la décision, la qualifiant de moment clé pour l’évolution de l’industrie. Teng a déclaré que l’entreprise entamait un nouveau chapitre axé sur l’accessibilité, la confiance et l’innovation, tout en collaborant avec les législateurs pour bâtir un système financier plus ouvert à l’échelle mondiale.
Cette grâce pourrait ouvrir la voie à un éventuel retour de Zhao à la tête de Binance, bien que cela reste incertain. En vertu de son accord de plaidoyer conclu en 2023, il était interdit à vie de diriger la plateforme, après avoir reconnu ne pas avoir mis en place un programme efficace de lutte contre le blanchiment d’argent. Zhao avait purgé une peine de quatre mois de prison et payé une amende de 50 millions $, tandis que Binance s’était acquittée d’une sanction record de 4,3 milliards $. Certains observateurs, dont des proches de Trump, estimaient que le dossier judiciaire contre Zhao reposait sur des fondements fragiles. La décision a toutefois provoqué une vive controverse politique. La sénatrice démocrate Elizabeth Warren a dénoncé cette grâce, accusant Zhao d’entretenir des liens financiers avec les projets crypto de la famille Trump, notamment World Liberty Financial. Elle a averti que le Congrès devait agir pour prévenir de telles situations dans les futures lois sur la structure du marché. Face aux critiques, la Maison-Blanche a réaffirmé que chaque demande de clémence faisait l’objet d’un examen juridique rigoureux avant d’être soumise au président.
Zcash a retrouvé le devant de la scène en octobre, porté par un regain d’intérêt pour les cryptomonnaies axées sur la confidentialité et par l’approche de son prochain halving prévu le 18 novembre. En l’espace d’un mois, le jeton a bondi de 54 $ à environ 372 $, dépassant ainsi son sommet de 2021 et affichant une performance parmi les plus spectaculaires du marché. Cette flambée de plus de 500 % s’inscrit dans un contexte où la spéculation et le thème de la vie privée numérique se croisent à nouveau, sur fond d’inquiétudes croissantes liées à la surveillance mondiale. Selon Shivam Thakral, PDG de BuyUCoin, la montée fulgurante de Zcash s’explique par une « tempête parfaite » de facteurs : l’imminence du halving, les appels viraux d’investisseurs comme Arthur Hayes prévoyant un prix à 10 000 $, et le soutien d’acteurs influents tels que Naval Ravikanth ou l’ancien ingénieur de Coinbase Mert Mumtaz. L’annonce de Grayscale permettant à ses investisseurs d’accéder au token ZEC a également amplifié la tendance haussière, tandis que d’autres cryptos de la même catégorie, comme Monero et Dash, ont enregistré des gains à deux chiffres. Ce retour en force traduit une réévaluation du rôle des cryptos axées sur l’anonymat, à mesure que les gouvernements renforcent les réglementations et les outils de surveillance numérique. Pour de nombreux investisseurs, Zcash, malgré son ancienneté, offre une vision claire et directe du concept de confidentialité en chaîne — un thème qui redevient central à l’heure où les débats sur la vie privée s’intensifient.
À noter que le fonds Rivemont crypto dispose présentement d’une position dans Zcash.
La grande question du moment pour les investisseurs est de savoir si le Bitcoin a déjà atteint son sommet de cycle à 126 500 $ en octobre, ou s’il reste encore du potentiel de hausse. Traditionnellement, les phases les plus explosives suivent le halving d’environ 18 mois, mais cette fois, le marché ne présente pas les signes classiques d’un sommet : la volatilité demeure faible, le sentiment reste modéré, et aucune euphorie comparable à celles de 2017 ou 2021 n’est observée. Malgré trois années consécutives de hausse, la structure actuelle du marché suggère que le cycle pourrait ne pas encore être arrivé à son terme. Plusieurs facteurs macroéconomiques viennent renforcer cette idée. Contrairement aux précédents sommets qui coïncidaient avec des hausses de taux, la Réserve fédérale américaine est désormais engagée dans un cycle de détente monétaire : plus de 100 points de base ont déjà été retranchés depuis septembre 2024, et d’autres baisses sont attendues. Parallèlement, la fin du resserrement quantitatif et l’amélioration de la liquidité mondiale créent un environnement favorable aux actifs risqués comme le Bitcoin. Ce contexte économique plus souple pourrait prolonger la phase haussière avant le véritable sommet de cycle.
L’introduction des FNB Bitcoin au comptant aux États-Unis a profondément transformé la dynamique du marché. Depuis leur lancement début 2024, les corrections ont été bien plus limitées — rarement supérieures à 20 % — et les flux institutionnels constants ont contribué à stabiliser le prix. Ces produits financiers, ainsi que l’ajout d’options sur FNB, ont favorisé la maturité du marché, rendant moins probables les effondrements spectaculaires et les “blow-off tops” typiques des cycles précédents. Enfin, malgré des gains notables face au dollar, le Bitcoin n’a pas encore battu ses records face à des repères clés comme l’or ou les grandes valeurs technologiques américaines. L’or, en repli de 10 % depuis son sommet, et les “Magnificent 7” conservent encore l’avantage relatif. Combiné à un climat économique incertain — guerre tarifaire, ralentissement industriel et tensions géopolitiques —, ce manque d’exubérance laisse penser que le marché n’a pas encore atteint son point culminant. En résumé, même si certains voient déjà la fin du cycle haussier, la plupart des indicateurs montrent que le Bitcoin pourrait encore disposer de marge avant son véritable pic.
Les Investissements Rivemont, gestionnaire du Fonds Rivemont crypto.
Les renseignements présentés le sont en date du 28 octobre 2025, à moins qu’une autre date ne soit mentionnée, et à titre d’information seulement. Ils proviennent de sources que nous jugeons fiables, mais non garanties. Il ne s’agit pas de conseils financiers, juridiques ou fiscaux. Les investissements Rivemont ne sont pas responsables des erreurs ou omissions relativement aux renseignements, ni des pertes ou dommages subis.
